TVA en location meublée : une option sur le long terme
Si vous êtes concerné par l’un des cas énoncés ci-dessus et donc assujettis à la TVA, sachez que ce n’est pas acquis… En effet, il faudra notamment conserver le bien pendant 20 ans : en cas de revente plus tôt, vous devrez rembourser la TVA au prorata temporis. De plus, pendant ces 20 ans, il ne devra pas y avoir de rupture dans la fourniture des services rendus (3 sur 4 parmi le petit-déjeuner, la réception, le linge ou le ménage). C’est pourquoi, il est préférable de choisir un logement meublé dans une résidence de services (résidence de tourisme, résidence étudiante, EPHAD, résidence senior ou résidence d’affaires).
Cependant, si le bien est revendu avant 20 ans, il existe deux exceptions qui ne remettent pas en cause la TVA :
- L’exploitant de la résidence rachète votre bien par préemption ;
- Le bien est revendu à un investisseur qui poursuit la location meublée via un bail commercial, et continue de proposer les services obligatoires (art 257 bis du CGI).
PLF 2024 - Précisions
Dans un avis rendu le 5 juillet 2023, le Conseil d’état a estimé que les dispositions actuelles étaient partiellement incompatibles avec la directive TVA (le nombre de prestations fournies ne suffisait pas à assujettir ou non la location à la TVA au sens de cette directive). Il fallait ajouter un critère de durée du séjour pour qualifier la situation de concurrence au secteur hôtelier.
Cet avis avait pour conséquence une remise en cause de l’assujettissement à TVA des locations longue durée avec services.
Face à cette jurisprudence, le Gouvernement a déposé un amendement (I-5374) au PLF 2024, repris dans le texte adopté par l’Assemblée nationale. En l’état, le PLF 2024 envisage une modification partielle de l’article 261 D du CGI au regard de l’avis du Conseil d’état. Ainsi, seraient exclus de l’exonération de TVA :
- Les prestations d’hébergement d’une durée maximale de trente nuitées (possiblement reconductibles) assorties d‘au moins trois des quatre prestations citées précédemment.
- Les locations meublées dans le secteur résidentiel fournissant au moins trois des quatre prestations de l’article, peu important leur durée.
L’article 261 D du CGI permettrait donc de maintenir la possibilité d’assujettissement à TVA pour les locations longue durée (résidences étudiantes, EHPAD…) mais ne répondrait que partiellement aux questions relatives à l’activité para hôtelière.